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L’énergie, le gaz russe et l’Union européenne, de quoi parle-t-on ?


L’Union européenne (UE) affiche, depuis plusieurs années, de grandes ambitions sur le plan environnemental, dont le Pacte vert en 2019. La guerre lancée par la Russie en Ukraine et ses conséquences énergétiques ont modifié la donne et conduit l’UE à compléter sa politique énergétique.

La demande d’énergie dans le monde est croissante, impulsée par l’activité économique et la croissance de la population mondiale. À ce jour, les énergies fossiles constituent la principale réponse. Les travaux du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ont mis en évidence le lien entre ces énergies et la dégradation climatique. La question énergétique est aussi une question de géopolitique. Les conflits tels que la guerre du Kippour, la révolution iranienne, la guerre en Irak, l’invasion russe en Ukraine sont autant d’occasions de crises énergétiques.

L’Union européenne en action

L’énergie est à l’origine de la construction européenne avec le traité instituant, en 1951, la première Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), puis celui instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom) en 1957. Dans les années 1985-1990, le marché intérieur met en œuvre la séparation des activités au sein des entreprises, comme ce fut le cas en France pour EDF. Dans les traités actuels, l’énergie est une « compétence partagée » entre les États et l’UE.

Les propositions du Pacte vert pour l’Europe de juillet 2021 visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030 et à atteindre la neutralité carbone dans l’Union d’ici à 2050. Le REPowerEU présenté en juillet 2022 a pour objectif d’en finir avec la dépendance aux combustibles fossiles russes bien avant 2030.

L’énergie, une arme pour Poutine

L’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, le 24 février 2022, répond à des objectifs idéologiques, colonialistes, identitaires et territoriaux. Cette guerre met aussi en cause les valeurs de l’UE de respect des droits de l’homme et vise à fragiliser l’unité de l’Union. Cependant, Poutine a récolté le résultat inverse avec les demandes d’adhésion à l’UE de l’Ukraine et de la Moldavie. Mais le gaz reste encore une carte dans ses mains. En 2021, 45 % des importations de gaz naturel de l’UE provenaient de Russie.
L’Allemagne et l’Italie, très impliquées par cette dépendance, sont en train d’en sortir.

Les réponses européennes au défi

Face à la situation, les États de l’Union répondent par la diversification des fournisseurs, des mesures de stockage, et, en Allemagne, par la relance (provisoire) des centrales à charbon et des centrales nucléaires.

Le défi européen de mettre un terme aux combustibles russes ne peut être relevé par les États européens de façon dispersée. L’action de l’Union, tout comme pour les vaccins, est indispensable. C’est l’objet du plan REPowerEU, dévoilé le 18 mai 2022, qui définit les mesures de court terme, dont celles d’impliquer les particuliers et les entreprises : réduire la température du chauffage, limiter les déplacements en voiture, utiliser plus efficacement les appareils ménagers.

Cette approche de « sobriété énergétique » – consommer moins et mieux – conduit le gouvernement français à promouvoir une réduction de 10 % de la consommation d’énergie pour les deux prochaines années.

La crise sanitaire, en voie de résorption, a laissé espérer, il y a quelques mois, une reprise significative de l’activité économique. C’était sans compter sur la persistance des effets de la crise climatique, l’impérialisme russe, la flambée des prix des matières premières et la remontée de l’inflation. Les acteurs économiques, politiques et sociaux, en charge de l’intérêt général, ont à relever ces défis.

Jean-Pierre Moussy

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